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PESTICIDES
27.11.2019

Soutien aux PIG pour leur dépôt de plaintes au tribunal !

Mercredi 27 Novembre, à 9h, 87 plaintes ont été déposées au Tribunal de Grande Instance de Rennes par des pisseuses et pisseurs involontaires de glyphosate (les fameux PIG).

C'est en Ariège que pour la première fois, des citoyen.ne.s se sont lancé.e.s dans l'analyse de leurs urines afin de contrôler le taux de glyphosate présent. TOUTES ont montré la présence de glyphosate, à des taux plus ou moins importants. La campagne s'est répandue comme une trainée de poudre, des associations et collectifs se sont créés sur tout le territoire. Aujourd'hui, au niveau national, ce sont plus de 6000 personnes qui ont réalisé ce test et plusde 5000 plaintes déposées. En Bretagne, on compte aujourd'hui 754 prélèvements et 677 plaintes déposées ou en cours, comme celles de ce mercredi 27 novembre.

A 9h15, peu après l'ouverture du Tribunal de Grande Instance de Rennes où se sont retrouvé.e.s des pisseuses et pisseurs involontaires de glyphosate, les trois référents des groupes de Langouët, Rennes et Fougères sont allés déposés 87 plaintes de citoyens contre « toute personne impliquée dans la distribution et la large diffusion dans l'environnement de molécules probablement cancérigènes de glyphosate » pour « mise en danger de la vie d'autrui, tromperie aggravée et atteintes à l'environnement ».

Plusieurs PIG ont ensuite pris la parole pour témoigner de leur situation ou expliquer le rôle de leur association ou collectif.

Fanny, de l'association PIG BZH, a commencé pour transmettre les propos du médecin Jean-François Deleume, s'excusant de ne pas être présent aujourd'hui. Elle a rappelé ce qu'est le glyphosate, un dérivé d'acide aminé, c'est-à-dire une brique de protéine qui a été légèrement modifiée. Ses actions sont nombreuses : chelateur de métaux (il va "capturer" des métaux), inhibiteur d'une enzyme, l'aromatase, responsable de la biosynthèse des oestrogènes (et c'est une des raisons de la très grande vulnérabilité des femmes enceintes au glyphosate), biocide,... La population française est contaminée principalement par l'alimentation - où les taux autorisés de pesticides sont bien plus élevés que dans l'eau-, mais aussi l'eau, ou la peau. La majorité du glyphosate que l'on ingère est excrété dans les urines, mais une partie reste dans nos reins (qui filtrent ce qui va dans nos urines) et nos os. Les conséquences ne sont pas toutes connues, les effets cocktails avec d'autres pesticides non plus, mais certaines maladies ont été attribuées à ces pesticides.

Le collectif de soutien aux victimes des pesticides de l'Ouest a d'ailleurs rappelé aux personnes présentes que c'était une véritable lutte, morale et administrative, pour pouvoir faire appliquer à la MSA* son devoir de dédommagement financier sur les maladies professionnelles reconnues (Parkinson, Lymphome malin non-hodgkinien, Leucémie lymphoïde chronique et myélome multiple).

Charlotte Kerglonou-Mellier, porte-parole de la Confédération Paysanne d'Ille-et-Vilaine, a également montré son soutien aux PIG et aux victimes des pesticides, en rappelant que la Conf' est le seul syndicat agricole à réclamer, et depuis longtemps, un plan de sortie des pesticides. Le contexte n'est pourtant pas simple, entre le syndicat majoritaire, la FNSEA*, qui fait l'autruche, et les pouvoirs publics qui, malgré l'investissement de 700millions d'euros dans le plan Ecophyto entre 2008 et 2018, laissent passer une augmentation de 15% d'utilisation du glyphosate sur cette même période ! La Confédération Paysanne ne se laisse pourtant pas abattre et demande de vraies politiques publiques nationales et européennes pour la sortie des pesticides. Elle demande une interdiction immédiate des molécules de synthèse avérées cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques et perturbateurs endocriniens. Mais cette interdiction doit s'accompagner d'une aide financière conséquente pour les paysans dans l'évolution de leurs systèmes de production. C'est d'ailleurs une lutte actuelle sur la région Bretagne, avec le jeudi 12 décembre prochain, une manifestation pour la défense et le maintien des mesures agro-environnementales (MAE*), nécessaires à la transition des systèmes de production (plus d'infos très prochainement mais vous pouvez noter la date dès à présent !).

Après avoir remercier une nouvelle fois les PIG et citoyen.ne.s présent.e.s de leur engagement, Charlotte a laissé la parole aux organisateurs pour proposer de discuter autour d'un café et prendre une photo devant le tribunal. Merci encore à toutes les personnes présentes pour leur combat, et aux nombreux témoignages !

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