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COMMUNIQUE DE PRESSE

La Confédération Paysanne appelle les éleveurs à fédérer leurs énergies

04.02.2016

Confédération paysanne des Côtes d'Armor  – 22000 St Brieuc

Saint Brieuc , le 3 février 2016


COMMUNIQUE DE PRESSE
La Confédération Paysanne appelle les éleveurs à fédérer leurs énergies

La colère et le désespoir des producteurs sont à la mesure d'une crise sans précédent. Pour autant, les organisations qui cautionnent ou encouragent la casse et les dégradations des biens publics se trompent de cible. Outre l'image négative que cela produit auprès des citoyens, les responsables de la profession gaspillent l'énergie des agriculteurs qui sont en train de s'épuiser à mener des actions inefficaces à long terme. La Confédération Paysanne veut s'adresser à toutes les forces vives qui souhaitent que les bonnes décisions soient prises en faveur d'une agriculture qui ne subissent plus des crises à répétition. Nos propositions sont les suivantes :

  • Application immédiate et du plan Le FOLL pour répondre à l'urgence et soutenir la trésorerie des exploitations : les mises en paiement sont trop tardives ;
  • Etiqueter la viande bretonne ou française comme le font les Allemands ou les Hollandais va dans le bon sens. Encore faut-il que si l'éleveur veut en retirer une réelle plus value à long terme, cela passe par des modes de production et une recherche de qualité qui offrent une réelle différenciation auprès du consommateur.
  • Une meilleure répartition des marges dans les filières va de pair avec la dénonciation des dérives pratiquées par la grande distribution en matière de prix et de promotions qui conditionnent le consommateur à une alimentation au rabais.
  • L'harmonisation des charges sociales et fiscales entre les différents pays producteurs est légitime. En revanche la baisse des charges sociales de 10% préconisée par Xavier BEULIN et le discours ambiant sur le coût du travail est une atteinte dangereuse à notre système de solidarité et une remise en cause de la politique familiale, de santé et de retraite. Les acquis sociaux doivent être défendus et généralisés à tout le territoire européen.
  • Redonner du pouvoir aux producteurs est une nécessité absolue. Le regroupement des organisations économiques en porc ne se fait que trop attendre. En lait, les organisations de producteurs par laiterie est une impasse. Il faut y remédier rapidement pour fédérer les éleveurs laitiers au sein d'une organisation transversale à l'échelle d'un bassin laitier.
  • Remettre à plat un modèle agricole qui n'en finit pas de restructurer les exploitations et détruit l'emploi paysan. La taille des élevages devient démesurée, la Bretagne est de plus en plus dépendantes des importations de soja, les prairies disparaissent au profit du maïs, le poids de l'endettement devient faramineux et pour finir, les éleveurs deviennent les victimes d'un esclavage moderne qui les contraint à travailler 10 heures par jour 7 jours sur 7. L'autonomie des exploitations est une véritable voie d'avenir à condition qu'elle soit enseignée dans les lycées, qu'elle soit vulgarisée par les organisations agricoles et qu'elle soit encouragée par les pouvoirs publics.
  • La revendication majeure est de former une large coalition syndicale et politique en faveur d'une véritable régulation au niveau européen. Cela passe effectivement par des mesures de marché comme le stockage privé en porc et en lait. Mais cela ne suffira pas car ces dispositions ne font que reporter le problème de quelques mois. Il faut avoir le courage de réinventer des mécanismes de régulation dynamique des volumes produits. C'est dans cet esprit que nous proposons pour l'ensemble des bassins de production une diminution des poids de carcasse en porcs et une incitation financière à produire moins de lait tant que les signaux du marché ne sont pas bons. Tant que nous n'aboutirons pas sur cette question centrale de la régulation, toutes les autres mesures n'auront qu'un impact limité et de courte durée.

Les Politiques doivent se saisir de cette ambition. Nous comptons bien nous faire entendre auprès de
l'Etat et de nos élus à tous les niveaux. Cela commence par les intercommunalités que nous sommes
en train de rencontrer actuellement. C'est ensuite de la compétence de nos élus régionaux qui
peuvent porter leur position jusqu'à Bruxelles. C'est enfin de la responsabilité de nos Parlementaires
nationaux et européens qui doivent faire preuve de détermination s'ils considèrent que la
sauvegarde de l'agriculture bretonne est prioritaire.


Confédération paysanne des Côtes d'Armor  – 22000 St Brieuc

Isabelle ALLAIN (22)
Jean Marc THOMAS (22)


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