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DÉVELOPPEMENT AGRICOLE
26.09.2017

Etats Généraux de l’Alimentation: L’ambition n’était pas au rendez-vous !

Communiqué de presse de la Confédération paysanne Bretagne

La Confédération paysanne Bretagne craignait le manque d'ambition et de propositions novatrices, dans la version bretonne des Etats Généraux de l'Alimentation qui se sont déroulés hier à Pontivy, sous l'égide de la Chambre Régionale d'Agriculture ; c'est en effet un discours maintes fois entendu qui a prévalu tout au long de la jou rnée.

Les difficultés des producteurs dans plusieurs filières y ont été justement soulignées, ainsi que le déséquilibre du rapport de force entre des centrales d'achat concentrées, qui font face à des entreprises de l'agroalimentaire nombreuses et à une production atomisée. La nécessité d'avoir un cadre législatif pour moraliser et rééquilibrer les relations commerciales s'est imposée.

Mais l'impasse a été faite sur la fragilité du modèle économique breton dont certains acteurs poursuivent inexorablement leur course aux volumes ce qui entretient une baisse tendancielle des prix. Si l'export peut être envisagé pour des produits à haute valeur ajoutée, il reste un miroir aux alouettes pour les produits standards délocalisables et confrontés aux cours mondiaux ; dans ces conditions, la maitrise des volumes reste le meilleur moyen pour maintenir des prix. Le sujet a à peine été effleuré.

Avec une production dispersée en une multitude de fermes dont les objectifs sont différents voire opposés, la régulation est nécessaire afin de préserver le tissu rural et l'emploi paysan ; elle doit faire intervenir la puissance publique pour en poser les conditions équitables et durables ; puissance publique qui est par ailleurs systématiquement appelée à la rescousse en cas de crise, et constamment sollicitée pour soutenir les investissements d'un modèle à bout de souffle.

Enfin, il a été unanimement reconnu qu'un aliment ne peut être caractérisé par son seul prix : son lieu d'origine, les conditions de travail des salariés le long de la chaîne alimentaire, la labellisation ou la certification sont quelques-unes des attentes des consommateurs qui ont été évoquées. Mais la réponse peut-elle se restreindre à un marketing plus offensif, visant à convaincre le consommateur que tout ce qui est produit en Bretagne est bon par définition ?

Les attentes de celui-ci sont telles qu'elles doivent conduire à une r éorientation de l'agriculture vers un modèle plus autonome, davantage lié au sol, qui pourrait proposer une alimentation plus sûre, tout en apportant des réponses aux enjeux sociaux, environnementaux et climatiques. Cette réorientation pourrait constituer ainsi la base d'un nouveau contrat entre paysans nombreux et consommateurs citoyens, justifiant pleinement une préférence régionale. Mais de cela, on n'a pas parlé.

A l'évidence, l'heure n'était pas aux remises en cause, dans cette journée partiellement hors sujet : c'était l'étalage d'un cahier de doléances agricoles ; il y manquait la vision novatrice qu'on aurait pu attendre d'états généraux.

 

Pour contacts :

Jean-Marc THOMAS, porte-parole régional : 06.77. 86.36.96

Véronique MARCHESSEAU, référente « Alimentation » : 06.98.81.51.93

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